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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 09:40

 

 

 

agitation.jpgUne situation assez courante

Une des caractéristiques de la maladie d'Alzheimer est d'entraîner des crises d'agitation des malades pouvant aller jusqu'à une agressivité certaine. Cela peut se produire dans toutes sortes de circonstances et dans la plupart des cas, cela se produit sans que les personnes présentes aient commis quelque faute que ce soit. Pour autant, il est nécessaire que les personnes présentes sachent réagir au mieux pour limiter les problèmes qui peuvent se poser tant pour le malade que pour l'entourage. A cet effet, si les médicaments peuvent, dans des situations difficiles, pour des diagnostics spécifiques et pour des périodes limitées être utiles, d'autres techniques sont intéressantes comme, notamment, la capacité à rediriger l'attention du malade vers un autre sujet de préoccupation. Un autre article a déjà traité cette question de l'attention antérieurement. Il s'agit ici d'examiner les réponses possibles à l'agitation, à moyen terme, en fonction des origines possibles de celle-ci.

 

 

L'origine de la crise

La crise peut provenir de différentes causes qui pourront être traitées de manière adaptées dès qu'elles auront été diagnostiquées. Ces causes peuvent relever de problèmes cognitifs, d'une dépression passée inaperçue ou d'autres troubles psychologiques, de douleurs physiques, d'inconfort, d'interactions mal ressenties...

 

Problèmes cognitifs

Comme tous les êtres humains, les malades passent au travers de leurs filtres internes les différentes perceptions qu'ils reçoivent de l'extérieur et ils interprètent ces perceptions en fonction des expériences précédentes qu'ils ont déjà vécues. Or du fait des déficits cognitifs que les malades connaissent, les perceptions qu'ils reçoivent de l'extérieur sont interprétées avec des biais modifiés par rapport à celles qu'ils avaient auparavant et, dans leur trouble, ces perceptions peuvent leur sembler menaçantes alors que rien ne le justifie.

Dans ce cas, il est nécessaire que l'entourage prenne toutes les précautions pour tenir compte de l'évolution déclinante et permanente des capacités du malade.

 

Troubles psychologiques

La maladie d'Alzheimer entraîne des déséquilibres chimiques dans le cerveau pouvant être à l'origine de dépression, d'anxiété, d'illusions et hallucinations, ainsi que d'autres problèmes...

Dans ce cas, il est important de traiter le trouble du malade de manière approprié, ce qui passe souvent par l'utilisation de médicaments adaptés.

 

Douleurs physiques

Comme tout un chacun, le malade peut ressentir différentes douleurs banales qu'il aura du mal à exprimer, ce qui pourra entraîner des manifestations surprenantes pour l'entourage tant que le décodage et le traitement n'aura pas été fait. Cela peut aller de maux de têtes à des ongles douloureux, de la constipation, des rages de dents, des courbatures et autres douleurs musculaires.

Seule une observation attentive pourra permettre de déceler le trouble et ensuite de le soigner. Il peut être nécessaire, notamment au début, de se faire aider pour interpréter les comportements du malade.

 

Inconfort

Le froid, le chaud, la soif, etc. sont également des situations pouvant entraîner des désagréments, pour ne pas dire de la douleur, au malade. Comme il ne peut pas toujours l'exprimer de manière compréhensible, il risque d'extérioriser son besoin par des comportements surprenants.

La solution est proche de la solution précédente : observation et résolution du problème.

 

Interactions

Les interactions avec les tiers peuvent être mal ressenties si elles rappellent au malade un souvenir problématique par fois très ancien. L'action menée par le tiers pourra être parfaitement anodine, parfaitement sympathique, mais si elle est mal interprétée par le malade pour une raison qui lui appartient, les conséquences seront désagréables tant pour le malade que pour le tiers. Il est alors important d'avoir une bonne panoplie de comportements différents pour rassurer le malade et notamment d'essayer des gestes calmes, des paroles rassurantes, un accompagnement bienveillant. Si ce n'est pas suffisant, le temps que le malade se calme, il pourra être nécessaire de faire intervenir un tiers, quitte à revenir plus tard...

 

 

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 16:30

 

 

Cadre-memoriel.JPGUn objet en voie d'apparition

Différentes institutions commencent à mettre en oeuvre des « cadres mémoriels » pour leurs malades Alzheimer et pour d'autres patients ayant des affections comparables. Le but de ces cadres est de donner un repère personnel à des malades dont les facultés de mémorisation sont affectées. A cet effet, le cadre mémoriel va s'appuyer sur la persistance de la mémoire à long terme, la mémoire ancienne du malade dont on sait qu'elle perdure beaucoup plus longtemps que la mémoire récente.

 

De quoi s'agit-il ?

Il s'agit de placer dans un cadre vitré de 40 cm de hauteur x 40 cm de largeur et 15 cm de profondeur (environ), suspendu au mur ou posé sur un meuble, des petits objets symboliques rappelant au malade des traits caractéristiques et heureux de son passé. Ce peuvent être des petits objets qui sont rassemblés (achetés) pour l'occasion ou des petits objets dont le malade se sert depuis très longtemps et qu'il est possible (sans drame) de prendre pour les placer dans le cadre. Ce peuvent être, par exemples, des maquettes, des jouets, des photos, de petits objets, des images, des boites caractéristiques, des flacons, des lettres, des enveloppes, des timbres, des objets de collection, des pièces de monnaie...

Rappelons, point important, qu'une des faces de 40 x 40 cm du cadre est vitrée de telle manière que l'on puisse voir en permanence les objets placés à l'intérieur.

Les objets pourront être posés sur la base de la boite, être accrochés sur le fonds de la boite, suspendus au plafond de la boite ou encore posés sur des étagères aménagées à différentes hauteurs dans la boite...

 

A quoi sert-t-il ?

Le cadre mémoriel va être fort utile pour signaler au malade qu'il est ou qu'il arrive chez lui en le lui rappelant par des objets qui auront du sens pour sa mémoire à long terme, qui lui feront clairement comprendre où il est. Un tel cadre pourra être placé à l'intérieur de sa chambre ou, mieux encore, à l'entrée (extérieure) pour indiquer au malade où cette chambre se trouve de manière explicite. Dans une institution spécialisée ou dans une habitation qu'il ne connaît pas ou qu'il ne connaît plus (s'il y habite depuis moins de 10 ans), ce pourra ainsi être le repère particulier qui lui permettra de se retrouver à coup sûr.

Des photos suffisamment explicites du cadre mémorielle pourront également être utilisées pour flécher le parcours jusqu'à la chambre du malade.

 

Comment le réaliser ?

Idéalement, un tel cadre est à réaliser collectivement entre le malade et ses proches. Les proches seront chargés de collecter différents objets pouvant être utiles pour la confection du cadre mémorielle. Le cadre lui-même sera ensuite réalisé avec le malade en fonction de ses souhaits, après lui en avoir expliqué clairement et positivement le rôle (même s'il ne comprend pas précisément le sens des explications, il comprendra qu'il s'agit d'une intention positive à son endroit). Les objets seront choisis en fonction de leur force évocatrice pour le malade, sans pour autant négliger l'aspect artistique de l'arrangement qui doit rester plaisant pour tous ceux qui sont concernés : la réalisation du cadre pourra être l'occasion de réapprofondir ou de confirmer les liens des proches avec le malade.

 

N.B. : Si le projet suscite une opposition du malade, il convient bien sûr, de ne pas insister à ce moment-là, quitte à y revenir ultérieurement.

 

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 13:25

 

Feu.jpgLes plaques amyloïdes dans la maladie d'Alzheimer

Depuis quelques mois, des débats importants ont lieu dans la communauté scientifique concernant la validité de l'hypothèse de la cascade amyloïde, autrement dit, sur le fait de savoir si les plaques amyloïdes sont réellement à l'origine de la maladie d'Alzheimer.

On sait que l'on retrouve chez la totalité des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer des plaques formées d'amas de molécules différentes. La plus caractéristique de ces molécules est un tronçon de paroi cellulaire, tronçon appelé molécule béta-amyloïde. Il est apparu depuis longtemps que le milieu chimique qui existe dans ces plaques et autour d'elles semble extrêmement délétère et contribue à endommager les neurones environnants en commençant par leurs extrémités (axones).

 

Le rôle des plaques amyloïdes en question

Les chercheurs ont alors eu l'idée de lutter contre ces plaques en tentant de les faire disparaître de différentes façons : des dizaines d'essais cliniques différents ont été tentés avec des traitements différents sur des groupes de malades différents. Toutefois, les traitements qui ont eu un impact sur ces plaques amyloïdes ont également des effets secondaires très graves, parfois mortels et il n'a pas été possible de guérir effectivement les malades traités de manière fiable.

Depuis quelques temps, certains chercheurs commencent à se demander si les plaques sont réellement aussi nocives qu'on le pensait au départ et si, au contraire, elles ne visent pas à rassembler des molécules qui, si elles étaient dispersées, auraient un effet encore plus nuisible pour le cerveau.

 

Nouvelles théories

Pour compléter, d'autres chercheurs ont commencé à imaginer de nouvelles théories expliquant la maladie d'Alzheimer et son évolution. Ainsi, par exemple, une théorie a été publiée en 2010 dans une revue scientifique spécialisée postulant que trois étapes étaient nécessaires pour qu'une personne développe la maladie d'Alzheimer :

  1. un dommage neuronal initial pouvant provenir d'une lésion vasculaire,

  2. une réponse inflammatoire devenant progressivement chronique et entretenant un milieu délétère pour les neurones,

  3. un endommagement des neurone lié à la permanence de la réponse inflammatoire.

 

En raison d'un mauvais fonctionnement de la réponse inflammatoire qui n'est pas proportionnée à la lésion initiale et qui ne s'arrête pas quand la cause a disparu, le milieu dans lequel baignent les cellules nerveuses reste trop longtemps délétère pour que ces cellules puissent continuer à fonctionner correctement.

 

Lutter contre l'inflammation chronique

Cette théorie, qui est encore très loin d'être unanimement, voire généralement, acceptée s'appuie sur le fait que les maladies chroniques les plus graves (cardiovasculaire, cancer...) sont favorisées par une inflammation trop longue existant dans une partie du corps. Elle s'appuie également sur le fait que l'on sait que le rôle de l'inflammation est important dans la maladie d'Alzheimer.

Toutefois, tant que l'on aura pas prouvé qu'un traitement efficace contre l'inflammation est suffisant pour arrêter la maladie d'Alzheimer, ce ne restera qu'une hypothèse de plus parmi toutes celles qui sont imaginées par les chercheurs pour piloter leurs recherches.

Enfin, il est également possible, très vraisemblable selon les connaissances actuelles, que les deux phénomènes (inflammation et plaques bêta-amyloïdes) interviennent tous les deux dans l'évolution de la maladie d'Alzheimer.

 

 

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 19:45

 

 

Différentes sortes de neuronesUn espoir souvent très (trop) fort

Parmi tous les traitements potentiels qui pourraient permettre de soigner la maladie d'Alzheimer, on entend parler régulièrement de greffes de cellules qui, injectées au bon endroit, pourraient permettre au malade de récupérer au moins une partie de ses fonctions cérébrales. Il existe même des sociétés, notamment européennes, qui proposent des traitements ambulatoires en particulier avec les propres cellules souches du patient. Ceci pourrait laisser penser que ce sont des traitements déjà opérationnels et validés, et ce d'autant plus que des traitements comparables commencent à donner des résultats appréciables dans d'autres maladies de dégénérescence du cerveau comme la maladie de Parkinson ou la chorée du Huntington.

 

La maladie de Parkinson

On sait que la maladie de Parkinson est une maladie de dégénérescence du système nerveux central caractérisée par un déficit en dopamine (un neurotransmetteur) entraînant des symptômes bien particuliers comme une rigidité musculaire, des tremblements des extrémités au repos (en particulier tremblements du pouce), une lenteur et une difficulté des mouvements, en particulier de la marche.

Les greffes de cellules, entamées depuis une trentaine d'années, peuvent donner des résultats d'amélioration significatif chez des malades atteints de Parkinson. Les greffes qui ont démontré une efficacité certaine sont celles qui sont faites à partir de cellules foetales. Elles présentent des difficultés sur divers plans, en particulier éthique, mais également des problèmes immunitaires puisque les cellules proviennent d'un tiers. Cette technique est peu employée compte tenu des autres solutions existantes et notamment de la stimulation électrique par électrodes.

Pour ce qui concerne l'injection de cellules souches, il s'agit encore d'une voie expérimentale, non validée, pour laquelle les résultats sont incertains et qui présentent des risques en matière de cancer.

 

La chorée de Huntington

Il s'agit d'une maladie de dégénérescence neuronale héréditaire aboutissant à une démence chez des patients jeunes (40 à 50 ans) puis au décès des malades. Cette maladie est notamment caractérisée par des mouvements anormaux, incontrôlables et irréguliers de tout ou partie du corps, d'où le nom de chorée qui définit ce type de symptômes.

Les greffes de neurones permettent d'avoir des améliorations très nettes chez certains malades, avec des difficultés importantes liées au fait que les cellules sont issues d'embryons et nécessitent des traitements anti-rejet.

 

La maladie d'Alzheimer

Contrairement aux maladies de Parkinson et de Huntington, où les zones neuronales défaillantes dans le cerveau sont circonscrites (limitées), la maladie d'Alzheimer concerne des zones très étendues du cerveau. Or les techniques d'implantation de neurones ne permettent pas d'implanter de nouveaux neurones dans de grandes étendues. En outre, la dégénérescence dans la maladie d'Alzheimer semble liée à des conditions délétères, notamment inflammatoires, existant dans le cerveau, conditions délétères qui détruisent les neurones existants et ne permettent pas l'implantation efficace de nouveaux neurones tant qu'elles persistent. Or, actuellement, on ne sait pas traiter ces conditions.

En conséquence, les greffes de cellules qui peuvent être proposées actuellement ne peuvent être que des opérations expérimentales sans aucune certitude d'efficacité et ne doivent être effectués, dans de rares cas très encadrés, que par des instituts de recherche spécialisés, sans participation financière des patients.

 

Conclusion

Les greffes de cellules, si elles commencent à donner des résultats intéressants dans certaines affections neuronales, présentent des risques importants liés aux conditions d'implantation.

Pour la maladie d'Alzheimer, il n'existe pas, actuellement, de protocole efficace permettant d'amélioration effective de l'état des malades.

Il est très vraisemblable que la situation évoluera à l'avenir, mais il faudra encore de nombreuses années avant la mise au point d'un protocole réellement efficace.

Il est donc important d'être très prudent face aux propositions miraculeuses qui peuvent être faites et de s'informer auprès de spécialistes compétents sur ces questions.

Toutefois, l'espérance est parfois tellement forte que certaines personnes préfèrent tenter des expériences vaines et coûteuses plutôt que de se faire une raison et d'utiliser les soins déjà disponibles et validés.

 

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 17:44

 

 

CerveauDes causes diverses et multiples

Si la maladie d'Alzheimer est l'une des causes des pertes de mémoire qui affectent certains de nos aînés, c'est loin d'être la seule cause possible. Il en existe de nombreuses autres dont huit sont relativement courantes et vont des interactions médicamenteuses à la dépression en passant par la grossesse et l'alcoolisation.

 

 

La ménopause et la grossesse

Les changements dans les sécrétions hormonales féminines entraînent des modifications dans le métabolismes des dames concernées qui peuvent être à l'origine des troubles de mémorisation également aggravés par la distraction qui peut résulter de certains symptômes physiologiques inconnus jusque là. Si en outre, le moral est en baisse, les problèmes de mémorisation ne sont pas loin...

Avec le temps tout rentrera dans l'ordre : au pire quelques semaines après la naissance pour les futures mères, après la stabilisation de la ménopause pour les personnes concernées.

Votre médecin pourra également vous accompagner efficacement si les symptômes sont difficiles à supporter.

 

Les médicaments

Certains médicaments sont réputés pour les pertes d'attention et les endormissements qu'ils provoquent : ce sont donc forcément des médicaments qui ont des répercussions sur la mémorisation.

En outre, les interactions médicamenteuses peuvent entraîner différents dysfonctionnements biologiques du corps et du cerveau humain et empêcher en particulier le bon fonctionnement de la mémoire. Quand une personne a besoin de plus trois ou quatre médicaments, les interactions peuvent être difficilement prévisibles et être à l'origine de toutes sortes de désagréments... Il est donc important que toute prise de médicament soit faite sous un contrôle médical et qu'un médecin (médecin-traitant a priori) soit informé de l'ensemble des médications de son patient pour ajuster l'ensemble des prescriptions au mieux.

 

La dépression

Lors d'une dépression, l'attention et la concentration du patient sont défaillantes puisqu'il ne s'intéresse plus à grand chose, ce qui entrave une mémorisation efficace. Votre médecin ou votre psychologue pourra vous aider efficacement à surmonter cette difficulté.

 

La tension psychique chronique (stress)

Le corps soumis à des stimulations permanentes de vigilance met toutes ses ressources dans la mobilisation de ses capacités existantes : il n'en reste plus pour construire de nouvelles ressources et en particulier les nouvelles liaisons entre neurones qui permettent la mémorisation à long terme. Il est alors nécessaire de prendre du recul par rapport à la situation sous peine d'épuisement rapide.

 

Les chocs et traumatismes

Les chocs à la tête entraînent une compression du cerveau contre le crâne, d'où des perturbations momentanées le temps que tous les flux liquides (sang entre autres) se remettent correctement en place et que les éventuels dégâts soient réparés. Pour des chocs très graves ou répétés, des séquelles importantes peuvent se apparaître. Après un choc, il est possible que des troubles psychiques (parfois très faibles) apparaissent qui peuvent concerner la mémorisation.

Il est donc essentiel d'éviter et de prévenir les situation de choc à la tête en se protégeant des chutes de toutes les manières possibles (rangement, suppression des obstacles, casques...).

 

La thyroïde

La thyroïde est une glande qui régule le fonctionnement de tout l'organisme. Il arrive que son fonctionnement soit sous-optimal, entraînant quelques troubles physiques et cognitifs en particulier une forte prise de poids ou au contraire un amaigrissement important. Il peut également en résulter des troubles de mémorisation, qui pourront rentrer dans l'ordre avec un traitement adapté.

 

L'alcoolisation

La consommation de boissons alcoolisées, dont tout le monde sait qu'elle est essentiellement favorable à la santé financière des producteurs d'alcool, entraîne toutes sortes de troubles à long terme (on connait le rôle d'accélérateur de l'alcool dans la maladie d'Alzheimer). On sait en particulier que les consommateurs importants ont une diminution du volume de leur cerveau car les neurones sont solubles dans l'alcool. A plus court terme, l'alcool entraîne de petits dysfonctionnements du cerveau, de petits endommagements en général rapidement réparés. Toutefois, pendant la période d'endommagement et la période de réparation, les capacités de mémorisation sont affectées.

En outre, la consommation d'alcool est totalement contre-indiquée avec l'utilisation de certains médicaments en raison des interactions qui existent.

Toutefois, si vous voulez réellement faire la fortune des producteurs d'alcool, versez leur directement vos économies, mais évitez de consommer leurs productions : tout votre corps et votre cerveau vous en remercieront.

 

Le vieillissement

Avec le vieillissement, les sens (ouïe, vue, toucher, odorat, goût) perdent une certain acuité. Or les sens interviennent de manière puissante dans la mémorisation : des perceptions moins intenses, une attention plus soutenue pour comprendre ce qui se passe autour de soi... entraînent une mémorisation moins efficace.

Il est donc important de faire réaliser des aides techniques bien adaptées en particulier pour la vue (lunettes, traitement de la cataracte...) ou pour l'ouïe (prothèses auditives...).

 

 

Conclusion

Bref, avant d'incriminer l'âge et le mauvais fonctionnement de son cerveau, les problèmes de mémorisation peuvent souvent être imputés à de nombreuses autres causes très courantes et (relativement) facilement curables. En général, le médecin-traitant pourra être d'une excellente efficacité pour vous aider à faire face aux baisses de forme mentales qui peuvent vous affecter ou affecter vos proches par des conseils d'hygiène de vie (c'est très souvent suffisant), par des soins, voire des traitements.

 

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 11:41

 

 

Trou-de-memoire.jpgTroubles cognitifs

A partir d'un certain âge, très variable suivant les personnes, de nombreux adultes commencent à se plaindre de leur mémoire. Certains articles scientifiques mentionnent que 80% des plus de soixante ans sont dans ce cas. Le plus souvent, les personnes concernées indiquent ne plus arriver à se souvenir de certains mots qu'elles connaissent parfaitement, ne plus se rappeler des noms des personnes qu'elles fréquent(ai)ent souvent, ne plus savoir ce qu'elles ont fait de leurs clefs, ne plus se souvenir où elles ont garé leur voiture, oublier ce qu'elles sont venues faire dans une pièce, sauter des rendez-vous...

Compte tenu de la médiatisation des problèmes liés à la maladie d'Alzheimer, nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir si ce ne sont pas là les premiers signes de la maladie ou à s'inquiéter d'un vieillissement (ramollissement) cérébral...

 

 

Une attention distraite

En fait, ces « oublis » peuvent avoir plusieurs causes. Ils peuvent effectivement provenir de troubles de la mémoire, mais ils peuvent également provenir de troubles de l'attention, ce qui n'est pas du tout la même chose... Ils peuvent également provenir de problèmes de dépression ou d'anxiété...

Pour ce qui concerne l'attention, il arrive très fréquemment que l'on fasse des actions sans même y penser réellement, de manière quasiment machinale. Si vous pensez à ce que vient de vous dire un voisin concernant une grosse réparation à faire dans votre immeuble en même temps que vous posez vos clefs, pour peu que vous le fassiez à un endroit légèrement inhabituel, vous n'enregistrerez qu'une trace mnésique minimale, voire même aucune trace dans votre mémoire. Si vous êtes pressé au moment de vous garer et que, quand enfin vous avez trouvé une place, vous n'avez plus qu'une hâte, c'est d'arriver chez vous parce qu'une occupation importante vous attend ou parce que vous êtes inquiet, vous aurez plus tendance à penser à cette (pré)occupation qu'à la rue où vous avez finalement trouvé une place, après avoir erré dans tout le quartier...

Ces manifestations de « troubles » de l'attention se produisent à tout âge : demandez à vos enfants s'ils n'oublient pas des mots, demandez leur s'ils retrouvent toujours instantanément le nom de personnes qu'ils ont bien connus, même récemment et vous constaterez, qu'à part quelques personnes exceptionnelles, ce type d'oubli est très fréquent.

En fait, ce qu'il faut retenir, c'est que la mémorisation fonctionne d'autant mieux que les émotions sont impliquées spécifiquement dans ce que l'on veut mémoriser. Il est également possible de l'améliorer par des procédés mnémotechniques qui vont permettre d'associer des idées et des chiffres ou des lieux ou des concepts habituels que l'on connaît bien, mais il s'agit là d'une autre histoire.

 

 

La « vraie » perte de mémoire

Là où il faut réellement s'inquiéter, c'est si les troubles de mémoire ou d'attention commencent à réellement empêcher une personne de mener une vie courante normale.

Pour autant, cela ne signifiera pas que la personne touchée est victime d'une maladie mentale grave comme la maladie d'Alzheimer.

Rappelons qu'il existe toutes sortes de raisons qui peuvent entraîner des troubles de l'attention ou des troubles de mémoires, outre celles qui ont été mentionnées précédemment (anxiété, dépression...) : problèmes cardiovasculaires, tension psychologique (stress), infections, déshydratation...

La plupart d'entre elles sont (facilement) curables et permettront au patient, après traitement, de repartir avec des capacités restaurées.

 

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 09:56

 

 

Eau.jpgBoire abondamment

Même si de temps en temps, il arrive qu'une étude tente de remettre en cause la nécessité de boire abondamment, les spécialistes de la bonne santé recommandent de consommer environ un litre et demi de liquide par jour, en privilégiant l'eau. Le Programme National Nutrition et Santé, sous l'égide du Ministère de la Santé, indique notamment qu'il faut compenser 2,5 litres de pertes d'eau par jour et par adulte en moyenne (transpiration, respiration, élimination...). Il s'agit non seulement :

  • de permettre à l'ensemble des cellules de son corps d'être suffisamment hydratées (le sang est plus acide en cas de déshydratation),

  • mais également de faciliter l'élimination des déchets organiques (tant par les urines que par la transpiration),

  • de protéger sa vessie (les concentrations trop élevées des urines ont tendance à endommager la vessie à long terme),

  • de protéger le cœur, le cerveau et les reins par une meilleure irrigation sanguine,

  • de faciliter la digestion (l'hydratation des selles facilite leur élimination en combattant la constipation)...

 

 

Déshydratation

Toutefois, avec les années, la sensation de soif diminue et il arrive fréquemment que les personnes de plus de 55 ans oublient de boire suffisamment. Pour une personne qui n'a plus toute sa tête, qui commence à oublier certaines habitudes qu'elle avait, il arrive que les consommations d'eau deviennent très faibles, trop faibles et que la déshydratation guette, en particulier en période de (fortes) chaleur(s) ou dans des appartements très chauds et très secs...

De l'extérieur, les symptômes de la déshydratation grave peuvent être observables assez facilement pour une personne prévenue et attentive :

  • la personne déshydratée va moins aux toilettes (et ses urines sont particulièrement foncées),

  • elle peut ressentir des crampes musculaires,

  • elle perd du poids,

  • ses yeux semblent plus enfoncés que d'habitude, ils ont des cernes plus marqués,

  • elle respire plus rapidement,

  • elle semble (très) fatiguée,

  • des signes de perte de vigilance apparaissent,

  • la personne déshydratée semble (très) fatiguée,

  • les facultés intellectuelles s'affaiblissent encore,

  • la personne déshydratée peut même perdre connaissance...

 

En cas de déshydratation forte, il sera nécessaire de consulter un professionnel de santé pour évaluer si des mesures de réhydratation d'urgence spécifiques sont nécessaires.

 

 

Faire boire le malade

Il est donc important que le malade boive abondamment et ce particulièrement pendant les périodes chaudes, mais également en hiver où l'atmosphère intérieure des habitations est plus sèche. A cet effet, il sera important de trouver le moyen de vérifier les quantités d'eau ou de liquides non alcoolisés que le malade aura bu durant la journée : doser un litre et demi dans un récipient adapté et vérifier qu'il a été consommé dans la journée, utiliser une bouteille d'eau de la bonne contenance, compter le nombre de verres d'eau consommés...

Avec certains malades, les risques d'incontinence peuvent être plus importants. Il conviendra alors de prévoir les mesures nécessaires qui peuvent parfois simplement consister à conduire le malade régulièrement aux toilettes.

 

 

 

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 09:40

 

 

Différentes sortes de neuronesIncertitude sur les mécanismes ?

Il a déjà été indiqué ici que l'on ne comprenait pas tous les mécanismes détaillés du développement de la maladie d'Alzheimer. On pense que deux molécules principales jouent un rôle important et potentialisant (multiplicateurs) dans l'apparition de la maladie : le développement des plaques amyloïdes et la dégénérescence des micro-tubules respectivement à l'extérieur et à l'intérieur des neurones. Toutefois devant certains échecs récents de vaccins expérimentaux destinés à ralentir voire arrêter la maladie, certains experts ont été très (trop) prompts à remettre en cause le caractère déterminant des plaques amyloïdes. Suivre l'actualité de la recherche est alors une difficile épreuve pour celui qui cherche une lumière assurée dans ce brouillard en dissipation lente.

 

 

Une nouvelle lueur ?

Pour autant, la plupart des cliniciens estiment que la présence conjointe des deux types de lésions (Dégénérescence Neuro-Fibrillaire et plaques amyloïdes) est un signe certain de maladie.

Une recherche récente réalisée à l'Université de San Diego, en Californie, vient en outre conforter l'hypothèse que la maladie d'Alzheimer est réellement liée au développement des plaques amyloïdes. Cette étude montre en effet que les plaques amyloïdes endommagent certaines enzymes protectrices (appelées catalases) chargées de protéger le cerveau contre les dommages causées par des molécules agressives (peroxyde d'hydrogène) présentes naturellement dans les corps vivants en tant que sous-produit du métabolisme. Ces enzymes protectrices sont normalement chargées de détruire le peroxyde d'hydrogène et de le transformer en eau et en oxygène. En présence de plaques amyloïdes, les catalases sont, soit endommagées, soit piégées à l'intérieur des amas : piégées et/ou endommagées, elles ne peuvent plus protéger les neurones contre certaines lésions liées aux attaques du peroxyde d'hydrogène et typiques de la maladie d'Alzheimer.

 

 

Une confirmation et de nouvelles pistes de recherches

La bonne nouvelle des dernières recherches est qu'il a été possible de trouver un « mécanisme » chimique permettant de protéger les catalases : une molécule a été mise au point pour emballer les plaques amyloïdes de telle manière qu'elles ne piègent plus et n'endommagent plus les catalases. A partir du moment où les plaques sont emballées, les nouvelles catalases qui se forment peuvent agir efficacement et leurs fonctions sont restaurées : la concentration de peroxyde d'hydrogène autour des neurones redescend à un niveau normal.

Les chercheurs de San Diego pensent que cette catégorie de molécules pourrait être la base de nouveaux médicaments contre la maladie d'Alzheimer et ils ont commencé à faire des expérimentations sur des souris pour en vérifier l'efficacité. C'est dire si, au cas où cette voie prometteuse se révélait praticable, il faudrait encore plusieurs années avant qu'elle ne débouche sur des applications médicales disponibles en médecine neurologique.

C'est néanmoins à la fois un espoir, mais également un indice de confirmation du rôle important joué par les plaques amyloïdes dans le développement de la maladie d'Alzheimer.

 

 

 

 

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 16:34

 

 

ined.gifUne synthèse des études (assez) récentes

L'INED (Institut National d’Études Démographiques) a publié au mois de juin 2010 une étude sur les accidents et les violences corporelles chez les personnes âgées qui relativise les craintes et les peurs que l'on peut avoir quant à l'origine des blessures de nos aînés. Il ne s'agit pas d'une étude spécifique sur les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer mais sur les risques que courent toutes les personnes de plus de 65 ans dans leur vie courante. Cette étude a été réalisée à partir de différentes analyses et publications publiées au cours des dernières années (2002 à 2008) par des organismes spécialisés :

  • Institut de Veille Sanitaire pour les accidents de la vie courante,

  • l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité pour les accidents de la route,

  • Direction de la recherche, des études et de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé pour les tentatives de suicide,

  • Insee pour les agressions physiques.

 

Accidents de la vie courante

Il apparaît ainsi que les accidents de la vie courante sont considérablement plus nombreux que tous les autres risques réunis puisqu'ils représentent 80% environ de tous les risques analysés dans l'article. Les risques principaux (80%) sont dus aux chutes des personnes âgées chez elle, près de chez elle ou dans la rue... qui sont les conséquences des déficits sensoriels, des logements inadaptés, voire de conduites à risques (sédentarité, médicaments, alcool...) des plus de 65 ans.

Compte tenu de la fragilité de bon nombre de personnes (très) âgées, les petits accidents peuvent avoir des conséquences lourdes en terme de blessures, d'hospitalisation... voire pire.

Il convient de noter que tous les ans, 6% des personnes âgées de plus de 65 ans (4% chez les hommes et presque 7% chez les femmes) se blessent dans des accidents de la vie courante, autant dire que, sur une dizaine d'années, le risque de se blesser est très important pour toute personne âgée, a fortiori pour un malade d'Alzheimer dont les capacités physiques, sensorielles et intellectuelles sont singulièrement diminuées...

 

Accidents de la route

Si les accidents d'automobile entraînent des blessures plus graves chez les personnes âgées que chez les plus jeunes, ce sont les piétons âgées qui payent un tribut particulièrement élevé à la circulation :

  • alors que pour les moins de 65 ans, les accidents de piétons représentent 12% de tous les accidents de la circulation,

  • pour les plus de 65 ans, les accidents de piétons représentent 38% de tous les accidents de la circulation...

Cela signifie d'une part que les conditions de circulation des piétons âgées sont très mal adaptées et d'autre part que les ces mêmes piétons âgées doivent redoubler de prudence dans un monde difficile pour eux...

Il convient également de noter que les hommes et les femmes sont très « inégaux » devant les accidents de la route : si 2% des femmes blessées ou accidentées le sont par des accidents de la route, le taux monte à 8% pour les hommes. Il faut croire qu'ils prennent beaucoup plus de risques que les dames soit en conduisant dans des circonstances plus délicates, soit en circulant beaucoup plus...

 

Agressions

Si les tentatives de suicides représentent 1% seulement de tous les accidents recensés, les agressions par des tiers représentent la deuxième cause de blessures. Pour autant, hommes et femmes sont loin d'être « égaux » là encore puisque les agressions représentent 11% des blessures chez les femmes et 21% chez les hommes. Il faut néanmoins indiquer que, dans un très nombre de cas, les violences physiques interviennent à l'occasion de bagarres entre personnes qui, très souvent, se connaissent : au sein de la famille, avec des amis ou plutôt des relations, dans des conflits de voisinage... Autrement dit, la proportion de blessures liées à des violences par des inconnus gratuitement ou pour des vols est beaucoup plus faible que ce que l'on imagine souvent, même si ces violences existent.

En outre, il est important d'indiquer que les personnes âgées sont nettement moins sujettes à des agressions que le reste de la population :

  • environ 1% des personnes de plus de 60 ans sont victimes d'agressions annuellement contre près de 8% des 14-24 ans,

  • 4% des 25-39 ans

  • et 2 à 3% des 40-59 ans.

     

Le sang est beaucoup plus chaud chez les jeunes générations que chez les aînés...

 

 

Mesures à prendre : vision, rangement, ouïe...

Ainsi donc, la crainte des agressions qui hante très souvent les personnes âgées et leurs familles, sont à relativiser très fortement, même si elles existent et si elles sont trop nombreuses. Pour protéger les personnes de plus de soixante ans et, a fortiori, les malades d'Alzheimer, il est donc très important de faire porter l'accent sur leur sécurité à domicile et dans les déplacements à pied pour leur éviter de tomber ou d'être renversés :

 

  • A cet égard, une bonne vision est une condition indispensable à la sécurité des marcheurs à la fois pour voir les obstacles et pour éviter les véhicules.

  • Il convient également de faire attention à tout ce qui peut entraîner des chutes à domicile et sur les parcours habituels des personnes concernées.

  • Une bonne audition (oreilles débouchées car la cire devient plus compacte avec l'âge, audioprothèses si nécessaire) complèteront ces mesures de base.

 

D'autres mesures facilitant les déplacements pourront bien sûr être prises, comme l'équipement de poignées de maintien, l'éclairage des pièces sombres, etc... Il en a déjà été fait mention par ailleurs.

 

 

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 09:26

 

 

Finances AlzheimerTrou d'air financier

Un des problèmes qui se pose rapidement avec la maladie d'Alzheimer est le rapport du malade à l'argent. Il arrive très fréquemment, et ceci à un stade précoce de la maladie, que des décisions graves et mettant en péril les finances familiales soient prises par le malade sans qu'il en informe qui que ce soit. Si le malade, non encore diagnostiqué, est la principale – voire la seule – personne à gérer les finances familiales, des difficultés majeures sont à prévoir.

Il est ainsi arrivé que le malade se lance dans des placements à risques dont il n'avait absolument pas l'habitude et qu'il perde des sommes importantes en quelques jours ou quelques mois.

D'autres patients font des dons démesurés à des œuvres qui leur plaisent (dans le meilleur des cas) voire à des personnes mal intentionnées. Sans même parler de personnes mal intentionnées, il arrive parfois que des personnes parfaitement responsables ne se sentent pas en position d'intervenir : ces personnes peuvent s'étonner du comportement de certains de leurs clients, qu'ils considéraient jusque là comme les plus brillants, mais n'osent pas leur faire part de leur étonnement de crainte de les vexer et ne peuvent pas en parler à des tiers (la famille par exemple) sans l'accord de leur client pour des raisons déontologiques...

D'autres malades, enfin, mais c'est souvent sans conséquences graves, oublient tout simplement les échéances et arrêtent de payer le loyer, l'électricité et les impôts...

 

De l'argent totalement abstrait

Dans la maladie d'Alzheimer, si la mémoire faiblit de manière précoce, la capacité de raisonnement, d'abstraction est également rapidement touchée. Or l'argent, à notre époque, est devenu une notion particulièrement abstraite. Cela fait longtemps que nous n'allons plus payer nos achats important avec des sacs de Louis d'Or et autres caisses de coquillages précieux... Nous avons été habitués aux chèques depuis des décennies, aux cartes bancaires depuis des lustres et aujourd'hui, la possibilité de commander par Internet, voire de gérer ses finances, ouvre des possibilités nouvelles tout en créant des risques importants : les casinos (ou la bourse) sont à portée de clic et de souris...

Il est même arrivé que l'argent disparaisse totalement sans que l'on sache ce qu'il était devenu, sans que l'on puisse retrouver ce à quoi il a été utilisé.

 

Des risques majeurs

Tant que des mesures de protection juridique adaptées n'ont pas été mises en place, il sera difficile voire impossible d'obtenir en justice l'annulation des actes frauduleux commis par des tiers qui auront profité de la faiblesse du malade ou même les risques inconsidérés que le malade aura pris lui-même (placements boursiers hasardeux par internet par exemple, enchères en ligne...)... Même avec un protection adaptée, certains actes commis pourront difficilement être rattrapés, notamment tous ceux qui n'auront pas fait intervenir un tiers directement...

Dans certains cas, c'est toute la vie de la famille qui peut être affectée : imaginez qu'un commerçant, dont la retraite n'est pas toujours très élevée, joue les économies qui permettent aux siens d'avoir un train de vie décent... Imaginez qu'un malade utilise à sa façon des économies nécessaires pour terminer le paiement de la résidence principale...

 

Diagnostiquer rapidement, protéger juridiquement et suivre les finances

Face à ce type de problèmes, il est donc très important que les proches soient particulièrement vigilants quant aux facultés intellectuelles de leurs parents et que les diagnostics soient réalisés le plus tôt possible.

Il conviendra ensuite de très rapidement mettre en place les différentes protections juridiques adéquates pour protéger le malade et sa famille.

D'une manière générale et indépendamment de toute maladie, il est en outre important que des proches de confiance soient tenus informés de l'état des finances familiales, des placements réalisés, des achats effectués, des dons accordés... pour pouvoir d'une part vérifier que tout va bien et qu'aucune décision inopportune n'a été prise : en cas d'accident, il est en particulier important que ces proches puissent agir si nécessaire sur les placements à risque que peuvent faire certains boursicoteurs acharnés et qui doivent être suivis comme du lait sur le feu...

 

 

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