Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 22:51

 

 

 

 

 

Il apparaît que la maladie d'Alzheimer suit une évolution assez linéaire dans ses symptômes, y compris lors du premier stade et même antérieurement.

 

 

Des recherches publiées en 2010 ont montré que les personnes qui estiment, elles-mêmes, avoir plus de difficultés cognitives (problèmes de mémoire en particulier) que cinq à dix ans auparavant sont plus sujettes à la maladie d'Alzheimer quelques années plus tard que les autres personnes du même âge qui estiment avoir des facultés cognitives normalement conservées. C'est ce que certains spécialistes appellent le « déficit cognitif subjectif » (Subjective Cognitive Impairment ou SCI). Les neurobiologistes ont pu vérifier que l'activité cérébrale des personnes qui se plaignent de déficit subjectif est inférieure d'environ 20% à celle des personnes du même âge sans plainte. Cette phase de déclin est nettement antérieure à celle qui peut être diagnostiquée par les tiers (famille, amis, collègues...) ou par un médecin et que l'on appelle le « déficit cognitif léger » (Mild Cognitive Impairment ou MCI). Ce stade est caractérisé par une baisse des performances dans la vie courante. La maladie évolue ensuite vers ce que l'on appelle, en terme médical, la « démence légère » qui est caractérisée par des difficultés dans la gestion des tâches quotidiennes complexes : gestion des finances personnelles, paiement des factures à temps, démarches administratives...

 

 

 

 

 

Les personnes qui se plaignent de « déficit cognitif subjectif », c'est-à-dire des personnes qui sont suffisamment concernées pour se rendre à une consultation de mémoire, par exemple, sont beaucoup plus touchées par le « déficit cognitif léger » que celles qui considèrent que tout va bien. On a pu mesurer aux États-Unis que celles qui se plaignent étaient touchées à 55% contre seulement 15% de celles qui ne plaignent de rien au bout de 7 ans. Autrement dit, une personne qui considère qu'elle a un léger problème cognitif uniquement décelable par elle-même a environ quatre fois plus de risques qu'une personne qui considère que tout va bien d'être diagnostiquée avec un début de déficit cognitif sept années plus tard.

 

 

 

 

 

Il est intéressant de savoir que la durée de la phase de « déficit cognitif léger » dure environ 15 ans, ce qui signifie que entre le moment où la personne commence à ressentir les effets du « déficit cognitif subjectif » et le moment où elle est atteinte de démence légère, il s'écoule en moyenne une période de 22 ans (7 ans de déficit cognitif subjectif et 15 ans de déficit cognitif léger), pendant laquelle, elle pourra mener une vie sinon normale, en tout cas, une vie très satisfaisante sur bien des plans majeurs et notamment sur les plans affectifs, spirituels, familiaux, amicaux...

 

 

 

 

 

Chez les éventuels futurs malades (puisque tous les plaignants ne sont pas atteints), le Dr. Barry REISBERG, de l'école de Médecine de l'Université de New York, considère que, lors de la phase de déficit cognitif subjectif, la maladie avance comme un petit feu comparativement au grand feu que sera la maladie d'Alzheimer quelques années plus tard. C'est d'une part un très grand espoir pour les traitements futurs : il est beaucoup plus facile d'éteindre un petit feu qu'un grand feu. Mais c'est surtout une bonne nouvelle en matière de prévention : celle-ci, commencée tôt, sera beaucoup plus efficace et permettra de maintenir la personne touchée par un « déficit cognitif subjectif » en bien meilleure forme cognitive que si elle continuait à mettre en œuvre des comportements toxiques. La sensation de déficit cognitif léger peut alors être une occasion pertinente de faire évoluer ses comportements vers une prévention effective.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires