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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 11:49

 

 

Si faire la cuisine est une occupation intéressante à certains stades de la maladie, il est d'autres stades ou certaines périodes où il vaut mieux que le malade évite, sinon de cuisiner, du moins d'utiliser lui-même la cuisinière en raison des risques qu'il prend ou qu'il fait courir à son entourage.

 

cuisiniere.JPGLes signes qui doivent alerter et inciter à prendre des mesures de prudence sont les risques d'incendie que le comportement du malade fait courir : oubli de nourriture sur la cuisinière, oubli de casseroles ou de poêles avec des aliments (et/ou de l'huile) sur une plaque allumée, utilisation de récipients inflammables (boites ou bouteilles ou sacs en matière plastique) sur une plaque allumée, oubli de fermer le robinet d'un brûleur à gaz après utilisation, chiffons ou serviettes ou torchons ou papiers (journaux, lettres, essuie-tout...) posés sur les plaques ou les brûleurs, huile ou corps gras renversé sur les brûleurs ou les plaques en quantité importante...

 

Il est alors nécessaire d'empêcher l'utilisation de la cuisinière, ce qui peut poser des problèmes importants si le malade avait l'habitude de faire la cuisine. Il faudra alors agir avec doigté et à bon escient pour limiter les problèmes posés en fonction du malade et du matériel utilisé. A cet effet, il conviendra de prévoir d'autres activités pour détourner la personne de sa volonté d'utiliser la cuisinière et réduire les réactions difficiles à gérer. Il sera également possible de mettre à disposition du malade des en-cas, des petits goûters (salade, gâteaux, fruits, boisson chaude dans une bouteille thermostatique incassable...) sur la cuisinière ou à proximité pour que le malade puisse s'alimenter quand il en a envie sans avoir à faire la cuisine.

 

 

Pour limiter et interdire l'accès à la cuisinière, diverses mesures sont possibles :

  • démonter les boutons qui commandent les plaques et les placer en sécurité,

    • on pourra placer un écriteau « en panne » sur la cuisinière. Cette mesure peut se révéler insuffisante avec des malades bricoleurs qui trouveront le moyen de contourner l'absence des boutons avec une pince par exemple. Il convient également de soustraire les casseroles et les poêles ce qui limitera la possibilité d'utiliser la cuisinière.

  • Mettre en place des couvercles couvres-boutons qui nécessitent d'être enlevés pour pouvoir allumer les plaques et qui tournent à vide quand on les utilise.

    • Ce type de boutons doit être utilisé avec précaution : des adultes peuvent les arracher relativement facilement, voire même, avec certains modèles de cuisinières, arriver à les forcer pour tourner le boutons et mettre en route le gaz ou la plaque.

  • Utiliser des couvercles à plaques ou à brûleurs qui les masquent aux yeux des malades.

    • Ces plaques sont adaptées aux malades pour qui ce qu'ils ne voient pas n'existe pas. C'est une mesure psychologique supplémentaire à utiliser avec les mesures qui empêchent réellement l'utilisation de la cuisinière (démontage des boutons par exemple). Il convient d'utiliser des couvercles ininflammables (ne brûlant pas) pour éviter les risques d'incendie ou d'émanations toxiques.

  • Fermer l'alimentation en gaz (pour le gaz, voir ci-dessus) : souvent les cuisinières à gaz sont équipées d'un robinet qui permet de couper l'arrivée de gaz.

    • Il peut être utile de fermer l'alimentation en gaz de manière temporaire pour éviter que le malade se serve de la cuisinière à mauvais escient, sous réserve que le robinet ne soit pas inaccessible pour l'aidant et ne soit pas trop facilement accessible pour le malade. Néanmoins, une telle mesure nécessite des précautions importantes en matière de sécurité. Il faut impérativement s'assurer que le robinet est parfaitement étanche et que le fait d'ouvrir un brûleur de la cuisinière ou du four par inadvertance ne conduira pas à une fuite de gaz dans la cuisine. Il est d'ailleurs important de faire installer un détecteur de gaz dans la cuisine.

    • Il peut être nécessaire de couper définitivement l'arrivée du gaz. Cela concerne en particulier les personnes qui restent seules pendant des périodes importantes ou qui vivent seules. En fonction des risques pris par le malade (oubli du gaz ouvert, produits inflammables à proximité immédiate des brûleurs, casseroles ou poêles brûlées...), il est temps d'agir et de prévoir des solutions de rechange (réchaud électrique, four électrique, four à micro-ondes si le malade sait déjà les utiliser, sinon il sera très difficile de lui apprendre) voire un système de livraison des repas. A ce stade, il faut envisager de trouver une solution de garde permanente pour le malade qui ne peut plus rester seul en sécurité.

  • Bloquer l'alimentation en électricité des plaques.

    • Certaines cuisinières sont équipées d'une condamnation centralisée qui permettent d'interdire l'utilisation du four et/ou des plaques. Il est utile de verrouiller cette condamnation, sans pour autant se reposer sur cette seule mesure, qui peut être insuffisante avec un malade entreprenant.

  • Couper l'alimentation électrique de la cuisinière (ouvrir le porte-fusible ou le disjoncteur divisionnaire) en particulier la nuit ou pendant les périodes d'errance.

    • Il faut pour cela que l'alimentation électrique soit facile d'accès, soit bien repérée (étiquette sur le bon porte-fusible ou le bon disjoncteur). Il faut également que l'alimentation électrique ne concerne pas d'autres appareils importants dans l'habitation (réfrigérateur, lumière...). Il convient de penser d'arrêter tous les boutons de commande du four ou des plaques. Enfin, il est souvent pertinent de mettre une étiquette indiquant que « la cuisinière est en panne ».

  • Couper l'alimentation électrique de la cuisinière en faisant installer dans un endroit discret (pièce adjacente ou placard) par un électricien un interrupteur spécifique que l'on pourra commander facilement.

    • Il faudra veiller, dans les premiers temps de mise en service de cet interrupteur, qu'une personne puisse intervenir pour traiter l'incompréhension du malade et, éventuellement, lui proposer d'autres activités que celles incluant l'utilisation de la cuisinière.

  

 

En conclusion, la période de limitation ou de prohibition d'accès à la cuisinière risque d'être une période délicate si le malade avait l'habitude ou le plaisir de s'en servir. Il conviendra d'être particulièrement vigilant pendant ces moments, de ne pas laisser le malade seul avec la cuisinière les premiers temps, de proposer des explications (panne, réglage, risque, faux contact...), de trouver des solutions de rechange pour cuisiner (repas froids, micro-onde, en-cas et goûter, livraisons de repas...) et de proposer d'autres activités et distractions valorisantes et agréables au malade.

 

 

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